Et de sept ...
Bien sûr après ce quatrième retour, il y eu un
cinquième, puis un sixième, tout deux courant janvier. Tout deux aussi
frustrants l'un que l'autre : un peu plus qu'un week end à chaque fois,
c'est tout ce qu'on peut se négocier pour l'instant...
Mais... il y a un mais. Un mais qui s'appelle "Vacances scolaires d'hiver". Un mais providentiel, qu'on s'est bien appliqués à exploiter au mieux.
Me
voilà donc repartie ce 10 février pour mes six heures et des brouettes
de train jusqu'à chez toi, avec quinze jours de petites culottes dans
mes valises. Euh non.. en fait ça c'était pas techniquement possible :X
Heureusement que les laveries existent tiens. Heureusement qu'elles
sont là aussi pour atténuer la faible impression d'exil et de voyage
que j'ai en te rejoignant, et pour accentuer l'autre impression, bien
plus forte, celle d'habiter réellement chez toi, chez nous. Mais ce
n'est encore qu'un autre mini-déménagement provisoire. Provisoire et
récurrent. Récurrent mais pas récursif. Récurrent en attendant d'être
définitif.
Comme à chaque fois (ou presque :p) tu es là pas trop
loin quand je m'extirpe du train. Je me suis surprise les dernières
fois à te chercher fébrilement du regard sur le quai, et à sursauter
inutilement à chaque fois que je croisais l'ombre d'un bouc sur un
visage :S Du coup je m'efforce d'être un peu plus patiente et de
laisser le temps à la foule de se disperser si je ne t'aperçois pas de
suite. Mais ce serait prendre le risque de gaspiller dix ou
quinze secondes sans chercher à me jeter dans tes bras... Et voui, dix
ou quinze secondes d'un long week end de quinze jours, ça vaut le coup
d'un petit dilemme de ce genre ^^ :p
Mais tu me retrouves vite.
Une douceur, une tendresse infinie, c'est la première impression que
j'ai de tes baisers et de ton étreinte. Le ton est donné.
J'ai du
mal à croire que je vais devoir repartir, je ne daigne même pas
m'éterniser à y penser, cette fois. On a quinze jours! On a jamais eu
autant de temps à nous, et ce n'est pas maintenant que j'ai envie
de laisser l'idée de ce qui se passera dans deux semaines me
chagriner.
Mais voilà, ces quinze jours me paraissent en avoir
duré trois ou quatre à présent. Le temps, comme d'habitude, s'est
paisiblement écoulé, en se foutant joliment de la vision altérée que
les amoureux ont de son cours.
Quinze jours de bonheur, quinze
jours des balbutiements d'un CDI de vie commune, quinze jours
formidablement normaux, emplis de grands éclats de rires et de petites
vexations, de grandes expériences culinaires et sportives, de
multiples petites découvertes de l'un sur l'autre et de l'autre sur
l'un, d'apprentissage mutuel, quinze jours de bonheur quoi (je me
répète?)... Quinze jours comme je n'en espérais même pas et comme je
n'en ai sans doute jamais vécus. Mais quinze jours écoulés. Déjà :S
Je
suis rentrée et je regarde autour de moi. Je me dis qu'il manque des
montagnes tout autour, que notre appart est exagérement grand, que ma
chambre d'ado a autant d'âme qu'un chewing-gum incrusté sur le
trottoir (et pouêt! vive les images hasardeuses de milieu de nuit!)
comparé à notre tout petit chez nous, là bas...
~~~~~
Le
week-end prochain tu iras voir ton fils, il aura encore grandi, il dira
probablement bien plus de choses que ce que rapportait ma dernière
note, tu le mitrailleras à nouveau de photos, et tu m'en parleras au
téléphone. Et on seras émus, et je m'en voudrai un peu, beaucoup, et
j'essaierai de relativiser...
Et celui d'après de week-end? Un
huitième aller-retour, avec un peu de chance. C'est loin... C'est dans
moins de quinze jours pourtant!